Depuis l’apparition de la pandémie du covid19, notre monde connaît tant de tribulations. De la désolation du nombre de décès dans certains pays en passant par l’exténuation des services de santé dans les hôpitaux, sans compter les perturbations de tout genre, psychologiques de certaines personnes et post-curatifs de certains guéris du covid, etc.
Depuis le début de cette détresse humaine, nous chrétiens, avons eu des attitudes très discutables. La guerre a toujours existé entre ceux qui voulaient qu’on ferme toutes les églises et ceux qui voulaient par contre qu’elles restent ouvertes. Entre ceux qui ont exagéré les mesures pour participer aux célébrations et ceux qui estiment que ces mesures n’étaient pas nécessaires. Maintenant, la lutte atteint son paroxysme avec l’arrivée des vaccins. Certains estiment qu’il faut forcer les gens à se vacciner exactement comme le veulent les politiques de certains pays, d’autres par contre estiment qu’il convienne de laisser le libre choix aux personnes.
Dans cette lutte aux contours inavoués, nous chrétiens risquons de perdre certainement notre rôle dans le monde : celui qui consiste à proclamer la puissance de Dieu au-dessus de tout et qui consiste également à unir les uns et les autres. En prenant une position aussi partisane et malheureusement à un haut niveau de responsabilité, nous risquons beaucoup de déboires. Et ceci pour trois raisons :
1. Le fondement de toute religion est la Foi en Dieu. La science elle-même, qui a permis de découvrir le vaccin, est un don de Dieu. Mais elle ne remplace pas Dieu qui, dans sa toute puissance, peut préserver et guérir sans elle. Un chrétien qui pense donc que Dieu le protège contre la maladie sans forcément le vaccin est normal du point de vue de la Foi. L’obliger à se soumettre au contraire n’est pas chrétien.
2. La fameuse phrase : "se faire vacciner est un signe d’amour" divise avec raison les chrétiens. Evidemment elle est compréhensible si ce "signe d'amour" est vu comme sacrifice accepté en toute liberté à la suite du Christ qui accepte donner sa vie sans être aucunement obligé par son Père. Mais si ce "signe d'amour" devient un simple motif pour soutenir l’obligation vaccinale, il y a vraiment un grand problème. Tout le monde s'en sert à coeur joie : des politiques en passant par le corps soignant jusqu’aux clercs eux-mêmes. Mais l’amour sans consentement est-il vraiment amour du point de vue de la foi chrétienne et du droit de l’église ? La question reste posée. Brandir cette phrase pour contraindre les personnes à se faire vacciner est comme à la limite affirmer que Dieu ne peut pas nous sauver sans vaccin. Pourtant, même s’il n’y avait aucun vaccin, nous ne serions pas tous morts grâce à la puissance de Dieu.
3. Enfin, il y a une acceptation et une accentuation de l’eurocentrisme dans l’attitude de certains chrétiens. Comment les responsables de l’Eglise peuvent-ils faire comprendre qu’en faisant un vaccin européen ou américain, on est plus protégé qu’un vaccin chinois ou russe ? Je ne crois vraiment pas que ce soit notre rôle encore moins notre domaine. Voilà pourquoi il me semble non-juste d’ouvrir les portes du Vatican uniquement aux personnes qui ont fait des vaccins européens et américains et les fermer aux autres au nom d’un « Green Pass » à la couleur de question économique; et cela me semble tellement évident.
Je ne suis pas contre le vaccin par principe. Je suis pour le succès de la science, quand celle-ci utilise des matériaux qui ne posent aucun problème à l’humanité pour la sauver. Par contre, je suis contre le marchandage de la pandémie qui impose à des hommes libres une obligation. Je suis contre l'obligation vaccinale à la robe de dictature dans nos pays dits ''démocratiques''; car comme le dit le proverbe lyel du Burkina Faso, ''on ne force pas un adulte pour mettre le to dans son sac". Je suis contre la réduction de la solution à la pandémie à une seule et unique solution qui s’appellerait vaccin. Je suis contre la diabolisation des trouvailles des autres peuples qu’on foule au pied au nom d’un eurocentrisme dépassé.
Je crois enfin en Dieu qui seul peut sauver ce monde. Si l’on m’enlève cela, je ne crois plus qu’être croyant en vaudrait encore la peine. Dieu sauve son peuple et protège ceux qui l’aiment plus que tout et au-delà de tout.
Abbé Augustin BASSOLE, étudiant à Rome