Samedi 27 Novembre 2010
Chers frères et sœurs, vous tous qui avez bien voulu nous honorer par votre présence à cette Eucharistie d’action de grâce pour le Jubilé d’Or de Mariage de nos parents, soyez encore une fois de plus, les bienvenus. Les Noces d’Or sont un moment favorable pour rassembler plusieurs générations dans une rencontre affectueuse. C’est une célébration eucharistique pour cinquante ans d’amour vécu et partagé. Après cinquante ans de vie conjugale, c’est normal que les enfants soient grands, qu’ils aient la chance et la grâce d’être occupés et que par ce fait même n’aient plus beaucoup de temps pour les vieux parents qui paraissent alors être oubliés. De toute façon, ils ont besoin de l’amour des leurs. Nous rendons grâce à Dieu pour les parents et avec eux pour plusieurs raisons.
La première des raisons essentielles de notre remerciement du Seigneur est que Dieu dans sa grande générosité, a bien voulu leur donner cette chance de vivre ce Jubilé d’Or de leur Mariage. Cinquante ans de mariage, c’est bien une grande, sinon une immense grâce, un immense don pour lequel il vaut bien la peine de se retrouver pour remercier Dieu.
"A tout Seigneur tout honneur", comme dit l’Adage. L’action de grâce revient avant tout à Dieu. C’est à lui le premier qu’on doit toute reconnaissance, car c’est lui qui a voulu les unir, c’est lui qui a voulu leur donner ce moment de grâces : la vie, la santé, les enfants, les petits enfants, les arrières petits enfants. Ils ne sont pas nombreux, ils ne sont pas peu non plus. Ils ne sont pas les plus intelligents, ils ne sont pas les plus ignorants non plus. C’est ce que Dieu a voulu leur donner. Béni soit son saint Nom à jamais! Cinquante ans de vie de couple, cinquante ans de joies et de peines, cinquante ans de vie partagée dans la foi, dans l’espérance et surtout dans la charité.
La foi : elle est avant tout un don de Dieu. Ils ont été et sont un couple, je ne peux dire idéal, mais vivant de la prière. Comme s’ils voyaient ce qui est invisible comme disait l’Apôtre Saint Paul, ils ont tenu fermes et ils tiennent toujours : commençant chaque jour avec la prière et terminant le jour par la prière. La foi du charbonnier peut-être, mais peut importe parce que la foi quand-même qui leur a permis de vivre ensemble, de lutter ensemble, d’éduquer ensemble leurs enfants. Ils savent donner du temps pour l’essentiel, la prière et surtout l’Eucharistie source et sommet de notre vie chrétienne. Cinquante ans constituent une longue expérience de vie de foi partagée généreusement. Ils ont fait le meilleur choix, parce que Dieu s’occupe généreusement d’eux.
Un couple vivant de l’espérance : Ils ont su s’appuyer sur Dieu, qui peut tout. Ils ont traversé des moments difficiles, ils ont eu leurs mésententes comme en vivent toutes les familles normales, mais malgré tout ils ont pu surmonter tous ses contretemps. Ils n’ont jamais compté sur leurs propres mérites. Ils ont toujours compté avec Dieu et sur Dieu. « Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie ; tout passe. Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui a Dieu ne manque de rien, Dieu seul suffit » (Sainte Thérèse d’Avila).
De la charité, ce qu’ils ont essayé de balbutier est ceci : ils ont pitié de l’autre qui est dans le besoin, ils savent respecter toute personne humaine et ils respectent tout homme, ils savent partager ce qu’ils ont et ce qu’ils sont et ils le font si bien. Des enfants, Dieu leur en a donnés. Eux aussi, ils ne lui ont rien refusé en retour. Même s’ils sont encore des apprentis, entrain de se perfectionner, ils prient pour avoir le diplôme que le Bon Dieu donne à l’examen de l’amour, quand au soir de notre vie il nous demandera ceci : « Et toi, as-tu aimé ton frère ? »
La seconde raison pour laquelle il y a lieu de remercier Dieu ensemble avec eux c'est qu'ils ont bien de motifs pour lesquels ils doivent être reconnaissants envers Dieu qui a fait tant de merveilles dans leur vie, remercier Dieu qui a fait tant de merveilles pour eux. C’est dans ces jours passés que nous lisions la lecture des 10 aveugles qui ont été guéris par Jésus, et de ces dix, un seul a été reconnaissant et a fait demi-tour, pour le remercier. Dieu n’a pas besoin de nos remerciements, c’est pour que nous-mêmes nous soyons plus proches de lui qu'il convient de le faire. Dieu nous donne chaque fois tant de grâces et c’est à nous de savoir les accueillir, c’est à nous de savoir les faire porter du fruit pour nos frères et sœurs, ce qui en fin de compte nous gratifie à nous-mêmes et plaît à Dieu.
La troisième raison est que cinquante ans de vie matrimoniale est un témoignage certain, avec ses hauts et ses bas certes, mais témoignage sincère de la grâce que Dieu dépose en eux pour la vivre, tout comme il invite chaque chrétien à vivre sa vocation. Durant ces cinquante ans, ils ont eu 10 enfants dont 8 en vie. De ceux qui sont en vie, Dieu en a choisi pour diverses fonctions : des mères et des pères de familles, des hommes et des femmes pour annoncer l’Evangile. Les Parents n’ont pas été distingués dans la recherche des biens.
Enfin une autre des raisons est de les remercier et prier pour eux : les remercier pour la vie qu’ils nous ont donnée, les remercier pour le témoignage de foi qu’ils nous ont transmis. Nous prions en cette occasion spéciale pour eux, afin que Dieu continue de bénir leur amour et qu’il rende plus profond cet amour pour eux-mêmes et pour nous aussi.
Père Jean Patrice BASSOLE