POUR NOUS LES PRÊTRES DIOCÉSAINS - 16

16. Proche des malades et des personnes âgées. Les malades et les personnes âgées ont besoin d'une attention particulière de la part de la communauté, spécialement de la part des pasteurs (cf. Mt 25, 36-43; Mc 16,18; Lc 9,11). Les uns et les autres font l'expérience de la fragilité physique et psychique, et de la souffrance dans sa double dimension spirituelle et corporelle.

Les prêtres entreront en relation avec les malades en ayant à leur égard des sentiments de fraternelle compassion; ils les considéreront comme une portion particulièrement précieuse du troupeau qui leur est confié. Ils les suivront de près, avec une grande fidélité; ils les aideront à comprendre l'amour infini du Cœur  du Christ (cf. Mt 11,28), la solidarité chrétienne et le sens du mystère de la Croix accueilli dans la foi. Ils les encourageront à trouver force et espérance dans la prière et dans l'offrande de leur souffrance pour la rédemption du monde, en union avec la passion du Christ: "Je complète dans ma chair ce qui manque à la passion du Christ pour son corps qui est l'Eglise" (Col 1,24).

Avec ce soutien de la foi, les malades peuvent garder en eux "la joie de l'Esprit Saint au milieu de multiples tribulations" ( 1 Ts 1,6) et être des témoins crédibles de l'espérance chrétienne aussi bien parmi leurs frères qu'auprès de ceux qui ne croient pas encore au Seigneur. On donnera ainsi une grande importance à une action pastorale auprès des malades et de ceux qui sont dans l'épreuve, mais aussi avec leur propre participation (146).

L'Eucharistie fréquemment reçue est le plus beau don et le meilleur soutien que le prêtre peut offrir aux malades et aux personnes âgées. Avec l'Eucharistie il leur rappelle que dans la lumière de la Résurrection du Christ, la souffrance et la mort prennent le sens d'une victoire. C'est la réponse de la sagesse chrétienne au grand désir de vaincre la souffrance et la mort qui existe si souvent, et qui est, tout spécialement aujourd'hui, stimulé par les progrès technologiques. Ainsi encore les personnes âgées sont aidées à surmonter la douloureuse expérience de l'accroissement des limites et, en certains cas, celle de la solitude et de l'abandon. Les prêtres se préoccuperont de cette assistance aux personnes âgées pour qu'elles sachent donner une valeur à cette période de leur vie, qui comporte une mission spécifique et originale en raison même de l'âge. La personne âgée, dans l'Eglise et dans la société, peut être justement qualifiée comme "témoin de la tradition de foi (cf. Ps 44,2;

Ex 12, 26-27), maître de vie (cf. Si 6,34; 8,11-12), artisan de charité" (147). De plus, les personnes âgées seront invitées à terminer leur vie de manière positive et féconde. Il faut encourager les cultures qui manifestent une vénération particulière à l'égard des "anciens" et qui les maintiennent profondément insérés dans la famille comme "témoins du passé et inspirateurs de sagesse pour les jeunes face à l'avenir" (148).

L'administration du sacrement des malades et du S. Viatique constitue un temps fort de la pastorale des malades et des personnes âgées. Les prêtres veilleront à offrir cet important ministère (149) sans attendre les derniers moments; ils procéderont volontiers, lorsque cela est possible et conforme aux dispositions établies par l'Evêque, à l'onction des malades célébrée communautairement, pour plusieurs personnes âgées ou malades, avec la participation des familles et, si possible, celle de la communauté chrétienne elle-même.

Afin de promouvoir la pastorale des malades et des personnes âgées, on engagera dans ce service des laïcs convenablement préparés et officiellement mandatés, comme ministres extraordinaires de l'Eucharistie, ou chargés d'autres services au plan caritatif (150). En même temps, le prêtre maintiendra toujours un contact personnel, qui est irremplaçable.

Dans ce contexte, il paraît utile d'ajouter un encouragement concernant la pastorale relative aux défunts, qui demande une attention délicate. Partout, mais spécialement dans les sociétés où le culte des morts et particulièrement celui des ancêtres prend une grande place, les pasteurs accompagneront les familles au moment douloureux de la mort d'un de leurs membres et ils veilleront à mettre en valeur la célébration des obsèques, en invitant à y participer, si possible, la communauté chrétienne. Ils feront de telle sorte que soit vivement exprimé le sens d'une participation de l'Eglise à cette épreuve et la signification pascale de la mort, dans la lumière de la foi chrétienne (cf Rom 6, 3-9; 1 Cor 15, 20-22; 2 Cor 4, 14-15; Ap 14,13); ils tiendront compte des traditions culturelles en ce qui regarde certaines expressions symboliques, comme la couleur des ornements, les chants, le lieu et la forme de la sépulture (151). C'est une occasion privilégiée de faire vivre aux fidèles une profonde expérience de la communion des saints, et de présenter une catéchèse adaptée concernant les fins dernières et les suffrages pour les défunts. C'est aussi l'occasion de témoigner, auprès des non chrétiens, de la foi des baptisés au Christ vainqueur de la mort, et à la vie éternelle.

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