Le nom Burkina Faso vient de deux mots typiques de deux ethnies du pays : le Lyèlé et le Dioula. Burkina en effet en langue lyèla signifie « bien juger », l’histoire nous révèle qu’à Koudougou, la troisième ville du pays dans le Centre-Ouest du pays, un quartier lyèla porte le même nom. Les Lyèla étant une ethnie du groupe autochtone du pays, ethnie éprise de justice et de paix. Sankara connaît cette ethnie puisque la fréquente avant d’accéder au pouvoir en 1983, année d’attribution du nom Burkina Faso à l’ensemble du pays qui était appelé à tort ou par force coloniale « Haute Volta ».
Par ressemblance, le mot en Mooré « Burkindelem » qui peut se traduire par « intégrité » s’avoisine fortement à ce mot Burkina tout fait. Etant donné aussi que les Mossi, présents surtout dans le centre du pays, constituent le groupe le plus important du pays (près de 40% de la population), cette ethnie a été influente dans l’option du nom Burkina qui n’existe vraiment pas du tout sous cette forme dans la langue Mooré mais qui peut se comprendre en extrapolant l’expression Burkindelem, d’où se traduit Burkina Faso : pays des hommes intègres. Le terme pays venant du mot dioula « Faso ». Précisons que les Dioula constituent la deuxième grande ethnie du pays dans l’Ouest, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Pays.
Les habitants du Burkina Faso sont appelé invariablement « Burkinabè ». Gentillet formé à partir du premier mot du nom du pays, se terminant avec une expression en Fulfuldé, le troisième grand groupe ethnique du pays, constitué de peuples nomades au Nord et à l’Est.
Ancienne colonie française qui a vécu toutes les terreurs de la colonisation, de l’antique esclavage, des travaux forcés et des guerres mondiales dans lesquelles elle a perdu tant de fils amenés de force dans les premiers rangs de bataille au profit de la France persécutrice, le Burkina Faso va connaître une indépendance formelle dans les années 1960. Cette indépendance est formelle parce que jusqu’à nos jours, ses responsables dépendent de la France. Sauf bien entendu Thomas Isidore SANKARA (1983-1987) qui a été l’unique Président indépendant dans la rigueur du terme. Ce qui lui coûtera la vie un 15 Octobre 1987 dans un coup d’état instrumentalisé par le terroriste colonisateur dont il n’y a pas de terme convenable pour qualifier l’ignominie.
De 1960 à 1966, Maurice YAMEOGO fut le premier Président. De 1966 à 1980, Sangoulé LAMIZANA est le second. De 1980 à 1982 Saye Zerbo devient le 3ème Président. Celui-ci renversé, Jean-Baptiste OUEDRAOGO deviendra le 4ème Président pour un an. Le plus vénérable de tous les Présidents arrivera lui au Pouvoir par un coup d’état en 1983, en la personne de Thomas Isidore SANKARA, qui institue une Révolution durant laquelle le pays a construit le plus grand nombre d’écoles et de dispensaires et durant laquelle une conscience aigue du patriotisme s’est développée. Le nom du pays se change de Haute Volta en Burkina Faso pour le bonheur des burkinabè ; l’hymne nationale est changée et ses paroles restent éternelles; le drapeau aussi est changé pour revêtir des couleurs de bravoure et d’espoir ; et la devise est plus que parlante : « La Patrie ou la mort, nous vaincrons ! » Pour longtemps encore, le Burkina Faso n’aura plus un Président de cette trempe.
Après ce Président prophétique, le Burkina retombe plus bas, plus bas si bien qu’il traine dans la poussière parmi les pays les plus pauvres du monde et ses autorités semblent avoir démissionné et s’y complaire, estimant qu’on ne peut faire mieux. Hélas. C’est ainsi que la génération Blaise COMPAORE apparaît pour tous les malheurs actuels du beau Burkina Faso. Il arrive au pouvoir un 15 octobre 1987, après le coup d’état qui a assassiné Thomas Isidore SANKARA, son frère et ami de longue date qu’il n’a pas eu honte de tuer. De 1987 à 2014, le Burkina Faso doit vivre sous la houlette du téméraire vampire redouté de Blaise COMPAORE ; la corruption s’installe à grande échelle ; les postes sont attribués par affinités et les marchés sont accordés de gré à gré si bien qu’une route est bitumée pour deux ans par un ami et re-bitumée deux fois plus cher deux ans plus tard par le même opérateur et on n’a aucun droit de s’y opposer ; autrement la mort s’invite. Norbert ZONGO, ce journaliste d’investigation paie le prix de son honnêteté depuis le 13 décembre 1998 parce qu’il a osé aborder des sujets qui fâchent. Jusqu’à nos deux, on attend toujours que Justice soit faite pour SANKARA et ses camarades ainsi que pour Norbert ZONGO et tous les milliers de burkinabè qui dorment sous la terre, victime du glaive de l’Hitler du Burkina Faso.
Le peuple insurgé et complètement dégoûté de ce système qui perdurait n’a pas craint de se lever et de chasser hors du pays, l’homme le plus sinistre de toute l’histoire du Burkina Faso, Blaise COMPAORE, en fin 2014. Une fois de plus, la France s’illustre affreusement puisqu’elle accepte envoyer un hélicoptère militaire pour l’extrader vers le Maroc. Le Maroc le rejette et c’est son homologue identique en cruauté, Alassane OUATTARA, qui le reçoit en Côte d’Ivoire et lui donne même la nationalité ivoirienne depuis lors.
YACOUBA Isaac ZIDA sera le Président successif autoproclamé durant l’année 2014. Il cèdera le Pouvoir à Michel KAFANDO, désigné unanimement par les acteurs majeurs de la société burkinabè. Et c’est Michel KAFANDO, qui mènera la transition jusqu’aux élections démocratiques en fin 2015, desquelles sera élu Rock Marc Christian KABORE, actuel Président du pays en fin de premier mandat.
Entre Michel KAFANDO et Rock Marc Christian KABORE, le pays connaîtra un coup d’état dirigé contre la transition en octobre 2015. Grâce à la bravoure des jeunes officiers militaires qui ont désobéi à leurs supérieurs hiérarchiques en se mettant du côté du Peuple, les auteurs du coup d’état sont mis hors d’état de nuire et la transition remise à sa place pour mener à bien l’échéance des élections qui ont porté Rock Marc Christian KABORE au pouvoir.
Depuis janvier 2016, le Burkina Faso connaît une situation d’insécurité liée à des attaques terroristes incessantes qui ont fait déjà près d’un millier de victimes et privé plus d’un millions d’enfants de formation scolaire. Vivement, nous le souhaitons, que la Paix revienne dans le pays. Et c’est fort rassurant, en voyant l’action dynamique de nos forces armées qui, déterminées plus que jamais, mettent en pratique la devise du pays : « la Patrie ou la mort, nous vaincrons » ! Que Dieu bénisse tous les militaires du Burkina Faso pour leur sang donné et leur patriotisme inégalé.