Homélie du dimanche des Rameaux – 16/03/08 – Paroisse de Kolog-Naaba
Is 50, 4-7 ; Ph 2, 6-11 ; Mt 26, 14 - 27, 66
Voilà ! La boucle est bouclée !
Et voici, pour nous aider, cette petite histoire que vous avez peut-être déjà entendue : On raconte qu’une fois, un bandit de grand chemin fut arrêté et conduit en prison. Là, il rencontre un vieillard qui était injustement condamné comme on le voit encore aujourd’hui. Notre jeune homme fut jugé en bonne et due forme mais il fut condamné à la peine capitale. Retourné dans sa cellule, il ne cessa de se lamenter – lui qui avait encore de l’avenir, lui sur qui comptait ses parents et ses frères, lui qu’aimait sa fiancée – . Notre vieillard qui avait à son chevet la Sainte Bible la lui prêta pour le réconforter un tant soit peu ; mais notre jeune homme ne voulut rien lire. Et le vieillard lui demanda : « Si tu avais la chance de ne pas être exécuté, que ferais-tu ? » Notre ami tout en sanglots répliqua : « Seulement, je ne peux plus échapper à la mort, et toutes mes bonnes résolutions que j’avais prises pour ne plus faire le banditisme sont vaines ». L’exécution devait avoir lieu le lendemain du verdict, très tôt le matin, avant que la ville ne se réveille. Quand se présentèrent les geôliers pour réclamer celui qui devait être exécuté, notre bonhomme était dans un sommeil très profond, dû certainement à la grande nostalgie de la vie qu’il se préparait à quitter. Le vieillard qui était dans la même cellule se leva et déclara que c’était lui ! Il fut conduit au poteau et il fut exécuté à la place du jeune. L’histoire a une suite ; mais arrêtons-nous là ! C’est le geste du vieillard qui nous intéresse ! Il a compris au contact de l’Evangile que le meilleur chemin de la vie est ceci : donner sa vie pour sauver celle des autres ! Surtout qu’il savait maintenant que le jeune homme se décidait à ne plus faire du banditisme ! Bref, Sommes-nous prêts aujourd’hui à faire un geste pareil ? Et pourtant, il faut y parvenir !
Après avoir entendu la lecture de la passion, on peut dire que la boucle est bien bouclée !
Le Christ nous a aimés jusqu’au bout. Au bout de sa vie, par toute sa vie. Mais aussi au bout de l’amour, et de tout l’amour. Personne, eh oui, aucun homme ne peut aimer de cette façon là, sinon Dieu seul ! Pendant sa vie terrestre, le Christ a parlé, il a enseigné, il a conseillé, il a instruit, il a conduit, il a ajusté, il a orienté, il a ouvert des issues favorables au salut et il continue aujourd’hui encore à nous parler, à nous enseigner, à nous conseiller, à nous instruire, à nous conduire, à ajuster nos vies et à les orienter dans la bonne direction, à ouvrir pour nous des issues favorables au salut. Mais tout comme les juifs, beaucoup d’entre nous le chargeons davantage de nos péchés ; nous continuons de refuser en bloc ou partiellement – chacun pour sa part - sa Parole et nous bouchons nos oreilles à sa voix. Et comme ses bourreaux, nous le conduisons nous-mêmes encore à la croix et nous l’y crucifions avec nos refus de pardonner, avec nos infidélités conjugales, avec nos exemples de vie malsains, avec nos désengagements dans la vie de nos communautés, avec nos complicités avec les plus forts contre les plus faibles, avec nos refus de partager etc. etc.
Mais le Christ ne restera pas au tombeau ; sinon, nos fautes l’emporteraient sur le bien et le juste. Heureux donc est celui qui, comme le Centurion sous la croix, s’exclamera : « Vraiment, Celui-ci était le Fils de Dieu ! »
Que par la communion de tout à l’heure, nous puissions être de vivants témoins de l’amour de Dieu, des témoins de cet amour qui est plus fort que la mort.
Le Seigneur nous entende et nous exauce. Amen !
Abbé Augustin BASSOLE, Diacre