Retraite annuelle des prêtres
Koumi du 30/07/2010 au 07/08/2010
Prédicateur : Abbé André OUATTARA, ordonné en 1970,
du diocèse de Bobo-Dioulasso
Thème :« Saint Jean-Marie Vianney, modèle du prêtre pour moi aujourd’hui dans l’Eglise-Famille Burkina-Niger. »
Septième journée
06/08/2010 vendredi
Le prêtre, un homme en marche vers l’auto-prise en charge.
Le secret du curé d’Ars : «Tout donner et ne rien garder».
Quel traitement matériel du prêtre aujourd’hui ? Nous vivons dans des environnements pauvres. Le prêtre est un homme qui est confronté à certains problèmes : sa famille attend de lui, les pauvres de sa paroisse attendent de lui, la pastorale attend de lui, hors lui-même tire le diable par la queue et les recettes des paroisses et des diocèses restent maigres. Les honoraires ne sont pas toujours acquis, et quelquefois la popote manque. Les nantis n’en font pas leur soucis parce qu’il y a une telle différence entre les prêtres d’un même diocèse (certains étant très aisés, mais d’autres n’ayant pas ce qu’il leur faut).
Notre Eglise Famille a plus que besoin d’auto-prise en charge.
Il faut encourager la dime. Le prêtre, comme les Lévites, vit du fruit de son ministère.
Le Christ s’est fait pauvre. Il nous enseigne le détachement radical en vue de l’Evangile, confiant en la providence et à la générosité des fidèles.
Mt12, 4 ; 1Co9, 13 ; 2Co11, 9 ; 2Th2, 10-12 ; Ac20, 33-34. Cependant la priorité pour le prêtre, c’est proclamer l’Evangile et d’en vivre.
La solidarité chrétienne sera un nouveau moyen d’auto-prise en charge. Entre les églises il doit y avoir un devoir de charité les uns vis-à-vis des autres. Il s’agira de promouvoir la communion intra-ecclésiale.
Cependant la nécessité s’est imposée pour notre Eglise-Famille de s’octroyer ses propres moyens d’Evangélisation. Il faut que tous les chrétiens en prennent conscience. Le droit canon demande aux fidèles et à l’église de pourvoir aux besoins des prêtres ; de leur octroyer l’assistance sociale (santé, assurance, sécurité, vieillesse …). Le négoce par lui-même ou par une tierce est interdit au prêtre si ce n’est avec la permission de son évêque.
Quel prêtre africain ?
Le prêtre africain, héritier des missionnaires : nous héritons d’une structure née au-delà de nos moyens. Dans une Eglise pauvre, le prêtre doit avoir une vie de pauvre. Il n’est aucun besoin de préciser que le droit de l’apôtre ne doit subordonner le service de l’évangile à la recherche des avantages. Même au prix du sacrifice, la pauvreté nous conduit sur le terrain où nous attend notre mission.
Le premier pas de l’auto-prise en charge est la gestion transparente des biens de nos communautés.
Il faut que les prêtres vivent à fond leur vocation sacerdotale. C’est d’abord cela qui importe et les défis de l’auto-prise en charge seront relevés : la fidélité au célibat indissociable de la chasteté, la dévotion à l’oraison, l’engagement dans le ministère.
Pour quelle Eglise : pour une Eglise Famille de Dieu où chacun des membres se sent responsable et où chacun joue son rôle. Eglise, lieu de charité pastorale.
Bonne chance à nous !
Le prêtre, un homme qui avance au large
Une Eglise ouverte sur l’avenir :
Aller au large, c’est risquer sa vie. Mais l’Eglise est une barque dans ce monde et va toujours au large avec le Maître qui est là, non sommeillant, mais rassurant contre les vents et la tempête. Novo millennio inuente, n°1 : « 1. Au début du nouveau millénaire, alors que s'achève le grand Jubilé au cours duquel nous avons célébré les deux mille ans écoulés depuis la naissance de Jésus et que s'ouvre pour l'Église une nouvelle étape de son chemin, dans notre cœur résonnent à nouveau les paroles par lesquelles Jésus, après avoir de la barque de Simon parlé aux foules, invita l'Apôtre à " avancer au large " pour pêcher: " Duc in altum " (Lc 5,4). Pierre et ses premiers compagnons firent confiance à la parole du Christ et jetèrent leurs filets. " Et l'ayant fait, ils capturèrent une grande multitude de poissons " (Lc 5,6).
Duc in altum! Cette parole résonne aujourd'hui pour nous et elle nous invite à faire mémoire avec gratitude du passé, à vivre avec passion le présent, à nous ouvrir avec confiance à l'avenir: " Jésus Christ est le même, hier et aujourd'hui, il le sera à jamais " (He 13,8). ».
C’est au prix de mille sacrifices qu’on accède au Royaume. Qui perd sa vie pour moi la trouvera.
Mt10, 16 ; Lc22, 32 ; Mt3, 2 ; Lc17, 21
Venez à ma suite et je vous ferai des pêcheurs d’hommes. Ou Mc16, 15 : « allez dans le monde entier, proclamez la bonne nouvelle… ». Nous devons regarder devant nous, regarder l’avenir.
Des horizons nouveaux et de nouvelles attitudes :
*-* Horizons
*Le dialogue interreligieux : assurer ainsi la paix du monde.
*Les vocations : mettre en place une pastorale des vocations pour assurer la continuité.
*La charité envers les plus pauvres : dans tous les niveaux de la vie des hommes (social, humain, politique, religieux…)
*La pastorale de proximité.
*L’auto-prise en charge.
*-* Attitudes :
*Contempler le visage du Christ
*La sainteté missionnaire (chercher à être, avant de chercher à faire ; il faut placer la perspective de la pastorale dans l’élan de la sainteté)
*La solidarité apostolique : peiner ensemble, se compléter et s’entraider.
*Une spiritualité de la communion : donner une place à son frère, écarter les concurrences suicidaires
*L’esprit de service : simplicité et ambition unique d’annoncer l’évangile en acceptant tout perdre pour le Christ : nous ne sommes que de pauvres serviteurs.
*La foi : toujours convaincante, radicale et se donner entièrement pour la cause de Jésus Christ
*Agir sans calcul mais avec zèle et joie.
« Duc in altum » : devenir artisans du Christ. Il nous envoie pour aller faire des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Devenons avec le Christ des messagers d’espérance, de réconciliation et de paix !