POUR NOUS LES PRÊTRES DIOCÉSAINS - 24

24. La vie de prière. Parmi les moyens et les expressions adéquates de la vie spirituelle des prêtres, il faut compter les pratiques de prière. La prière des prêtres est avant tout une participation à la foi et à la prière de la communauté, dans laquelle elle doit s'exprimer comme en un lieu privilégié (cf. Ac 1,14) (175). C'est aussi un exemple pour les fidèles qui sont ainsi encouragés par leur propre pasteur à vivre en communion avec Dieu. Outre la prière vécue dans la communauté et avec elle, le prêtre doit nourrir sa propre vie spirituelle par une abondante prière personnelle. Il se sentira responsable d'être l'homme de la prière pour tous ses frères, à l'imitation du Christ, "toujours vivant pour intercéder en leur faveur" (He 7,25). Avec la prière, avant même la parole et l'action, le prêtre communique aux hommes les richesses de Dieu et parle à Dieu en leur nom. Du cœur  du prêtre s'élève vers le Père l'adoration, la louange, l'action de grâce et la demande au nom des fidèles et à celui des non-chrétiens eux-mêmes. Il faut reconnaître avec réalisme que le rythme des activités pastorales, qui caractérise les Eglises en plein développement, ne facilite pas la régularité de la prière. Pourtant, comme homme du sacré, le prêtre ne doit pas accepter une situation où, à cause du travail, la prière est habituellement sacrifiée. Les occupations pastorales peuvent parfois modifier l'ordre, le moment et aussi la manière de s'adonner aux pratiques de piété; elles ne doivent pas compromettre la prière. Sont dignes d'estime les prêtres qui savent organiser leurs activités et, s'il le faut, les limiter au profit de la prière. L'Eglise propose aux prêtres, avec confiance, l'idéal le plus élevé de vie de prière jusqu'à la contemplation; elle les invite à y tendre sincèrement, malgré leurs propres limites, les difficultés extérieures à eux-mêmes et les occupations pressantes (cf. Lc 18,1; Eph 6,18; 1 Ts 5,17).

La célébration de l'Eucharistie, qu'ils accomplissent "in persona Christi", constitue le sommet de la vie spirituelle des prêtres. Ils seront donc fidèles à célébrer la Messe chaque jour avec la préparation qui convient et l'action de grâce (176), autant que possible avec la participation des fidèles. Il est souhaitable que les prêtres qui vivent ensemble concélèbrent au moins à des occasions significatives, pour exprimer et renforcer leur unité fraternelle. L'Eucharistie appelle aussi les prêtres à entretenir en eux le sens de la présence du Christ vivant dans le tabernacle, qui s'exprime dans la visite quotidienne et dans des temps prolongés d'adoration.

La célébration de la Liturgie des Heures, prière officielle de l'Eglise confiée à la piété des prêtres, se fera sans omission et, autant que possible, elle sera distribuée au long de la journée, consacrant le déroulement du temps à la gloire de Dieu, en communion avec toute la communauté priante. Ils n'omettront pas facilement une partie de l'Office, sinon pour des raisons graves et proportionnées. Là où vivent plusieurs prêtres, il est bon qu'ils récitent ensemble une partie de l'Office Divin. Il faut louer les pasteurs qui savent engager la communauté à célébrer avec eux les Laudes et les Vêpres (177).

L'oraison mentale, dans une attitude d'écoute, de prière et de disponibilité, est la forme la plus élevée de confrontation entre sa propre vie et la Parole de Dieu. C'est pourquoi les prêtres seront fidèles à la pratique de la méditation quotidienne, faite de préférence au début de la journée (178). Ils trouveront en elle, lumière, réconfort et remède pour toutes les nécessités de la vie et du ministère. Comme le confirme l'expérience de l'Eglise, c'est la méditation régulière qui met de l'ordre dans la vie, qui garantit la croissance de la vie spirituelle et empêche de tomber dans la tiédeur.

La piété mariale doit trouver une large place et s'exprimer avec spontanéité et amour envers la Mère de Dieu et de l'Eglise. Les prêtres regarderont Marie comme le modèle de vie consacrée, d'écoute, de prière et de disponibilité. Ils exprimeront leur dévotion en célébrant avec ferveur ses fêtes, en récitant chaque jour le rosaire, en accueillant aussi les expressions d'une saine piété populaire. Ils reconnaîtront sa présence dans leur vie et ils confieront volontiers à son assistance protectrice leurs fidèles et ceux qui ne connaissent pas encore le Seigneur Jésus, pour qu'eux aussi puissent entendre sa voix maternelle: "Faites ce qu'il vous dira" (Jn 2,5).

Ministres de la Réconciliation, les prêtres recourront au sacrement de la pénitence fréquemment et régulièrement (179) si possible en s'adressant au même confesseur, afin d'être mieux connus et mieux aidés. Dans ce sacrement, ils obtiendront non seulement le pardon des péchés, mais aussi la force de vivre en accord avec leurs engagements et de progresser dans la vie spirituelle. Dans ce contexte, il convient de recommander vivement aux prêtres, tout au long de leur vie, le recours à la direction spirituelle; ils seront convaincus d'avoir besoin, plus encore que les laïcs, d'un guide qui les éclaire et les conseille; la direction spirituelle les aidera à se maintenir dans la ferveur de l'Esprit.

Comme participation à l'offrande de l'Agneau de Dieu immolé, les prêtres accueilleront dans leur vie la croix comme dimension nécessaire de leur identité sacerdotale (cf. 2Cor 4,10; 6, 4-5; Ga 6,17). Outre les sacrifices liés aux situations de la vie et du ministère, les prêtres sauront suivre généreusement le Christ dans ses souffrances par une pénitence volontaire, offerte avec joie, en communion à l'esprit apostolique de Paul: "Je me réjouis des souffrances que j'endure pour vous" (Col 1,24); "Je déborde de consolation, comblé de joie en toutes nos tribulations" (2 Co 7,4).

La vie spirituelle a absolument besoin du soutien procuré spécialement par des temps d'arrêt prolongés, d'intense réflexion et de prière (cf. Mc 6,31). Les prêtres seront ainsi fidèles à la pratique de la récollection mensuelle et des exercices spirituels de chaque année (180). Ils accorderont la préférence aux retraites organisées par le diocèse pour le clergé local spécialement avec la présence de l'Evêque. Ces pratiques, suivies régulièrement et avec une participation active, les aideront à avoir une conscience exacte de leur état spirituel et à maintenir l'unité entre la vie intérieure et le service apostolique (181).

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article