3. Fondement ecclésiologique et sacramentel. L'Eglise "sacrement universel du salut" (13), actualise la Rédemption par le moyen de la Parole et des Sacrements, principalement par le moyen du Sacrifice Eucharistique. Au ministère de l'Eglise participent les prêtres appelés à prêcher et répandre l'Evangile, à présider le culte et à remplir le rôle de guides au sein du Peuple de Dieu.
L'Eglise est communion où s'articulent hiérarchiquement divers ministères au sein de la communauté. C'est particulièrement au moyen des trois degrés de l'ordre sacré (Evêques, prêtres, diacres) qu'elle s'édifie comme un temple vivant, dans la communion de la foi et de l'amour. Ces trois ministères conférés par l'ordination, transmis par les apôtres et par leurs successeurs, sont de nature hiérarchique et constituent la hiérarchie de l'Eglise.
L'Evêque, en communion avec le Souverain Pontife, chef du Collège épiscopal, et avec les membres de ce Collège, est, dans la communauté ecclésiale, le "grand prêtre" (14), et le signe vivant du Christ, Pasteur suprême; sa fonction reproduit le caractère central du service à la fois humble et puissant du Christ Tête (15). Pour exercer de manière pleine et efficace son propre ministère, l'Evêque a besoin de la coopération des prêtres et des diacres. Les prêtres sont l'aide et l'instrument de l'ordre épiscopal et, dans chaque communauté ils rendent présent l'Evêque; sous son autorité, ils prêchent l'Evangile (16), "sanctifient et gouvernent la portion du troupeau du Seigneur qui leur est confiée" (17).
De plus, le prêtre, en communion avec l'Evêque, rend présent le Christ (18). Il est porteur du message évangélique, remplissant le ministère même du Christ Prophète, dans le service de la Parole pour ceux mêmes qui sont loin (19); il exerce le ministère proprement sacerdotal en tant qu'il consacre au nom du Christ Pontife ("in persona Christi Pontificis") (20); il est pasteur, rassemblant et guidant la communauté au nom du Christ Pasteur (cf. Lc 10,16; 1 P 5,2).
Dans l'Eglise-communion, enfin, il y a distinction et complémentarité entre le sacerdoce des ministres ordonnés et le sacerdoce commun des fidèles; chacun coopère avec l'autre pour réaliser la mission confiée par le Christ à l'Eglise. Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel, en effet, bien qu'il y ait entre eux une différence essentielle et non pas seulement de degré, sont cependant ordonnés l'un à l'autre: l'un et l'autre, chacun selon son mode propre, participent à l'unique sacerdoce du Christ (21). Les prêtres doivent être conscients de leur identité particulière, qui les habilite à un ministère spécifique en vue de la construction de l'unique Corps du Christ, tout entier par nature prophétique, sacerdotal et royal. Quelle que soit cette diversité des fonctions, reste entière, en réalité, l'identique dignité fondamentale des chrétiens.
Le prêtre est à proprement parler diocésain en vertu de son incardination à un diocèse (22), où il demeure uni à l'Evêque à un titre particulier, et auquel il appartient d'une manière spéciale pour le service de cette communauté ecclésiale particulière qu'est le diocèse (23). Comme prêtre diocésain, il est appelé à susciter l'unité de communion entre les membres de la communauté locale, et aussi à l'étendre, par son action évangélisatrice, à ceux qui sont encore en dehors d'elle.
Au sein de cette communion qu'est l'Eglise, il ne faut pas oublier la place des diacres permanents qui travaillent en relation étroite avec les prêtres et qui doivent être formés à une vie évangélique, afin qu'ils puissent remplir comme il convient les obligations propres à leur ordre. Ils représentent une figure ministérielle qui peut prendre une signification particulièrement marquée dans les jeunes Eglises: celles-ci ont besoin de toutes les énergies disponibles pour se développer. Cette fonction diaconale sera étudiée et organisée au niveau des Conférences Episcopales (24).
Il faut souligner cette dimension ecclésiale et sacramentelle qui qualifie les prêtres. Tout prêtre représente l'Eglise et, en elle, actualise le plan de salut. Cela suppose l'intelligence de ce qui se rapporte à l'Eglise, l'adhésion à son plan concret de salut, et une communion d'esprit et d'action avec tous ceux qui sont engagés dans le service pastoral, en particulier avec le Pontife Romain, avec l'Evêque, avec les autres prêtres et les diacres.
Tous les prêtres garderont le regard fixé sur Marie, Mère du Christ et Mère de l'Eglise: depuis l'accomplissement du mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu, elle est le modèle exemplaire de leur être et de leur vie.