Homélie de la Toussaint 2007

Homélie du 1er Novembre-Toussaint- Ap7,2-14 ; 1Jn3, 1-3 ; Mt5, 1-12
 
Refrain : Saints et saintes de Dieu dont la vie et la mort ont crié Jésus Christ sur les routes du monde, saints et saintes de Dieu, priez pour nous !
Aujourd’hui, l’Eglise notre mère nous donne de fêter tous les saints. Alors, bonne fête de la Toussaint à nous tous !
Mes chers amis, que Dieu nous donne d’être comptés un jour, nous aussi, au nombre de tous ces saints. La fête de Toussaint m’inspire personnellement, et à vous aussi j’espère, deux choses :
La première chose est un motif d’action de grâce à Dieu. On se réjouit pour tous les bienheureux qui partagent la gloire éternelle de Dieu, nos saints patrons les saints connus et tous les saints que nous ne connaissons pas aussi et que seul Dieu connaît dans sa grande miséricorde.
La deuxième chose est une légitime inquiétude : nous nous posons la question sur nous-mêmes de savoir si un jour, nous serons comptés, nous aussi au nombre de ces merveilleuses personnes qui louent le Seigneur jour et nuit.
Moi, en tout cas, je veux être saint. Et vous, ne voulez-vous pas être saints ? Excusez-moi, mais je demande à tous ceux qui veulent être saint de lever le doigt (moi-même d’abord). Quelques uns sont complexés mais j’imagine que même ceux qui n’ont pas levé le doigt veulent être saint. N’est-ce pas ? Si c’est ainsi, je crois que je peux me retirer de l’ambon et aller m’asseoir parce que Dieu est déjà content de vous tous. Ou bien ? La Toussaint est la fête de l’appel à la sainteté. Et tout chrétien qui répond favorablement à cet appel est digne de voir la face de Dieu. Et vous avez dit oui, donc il n’y a plus de discours.
Si je reste à l’ambon, c’est pour aider ceux qui ont levé le doigt sans savoir vraiment pourquoi ils l’ont fait.
Dans la première lecture, Saint Jean, dans l’Apocalypse nous montre un univers merveilleux : c’est l’ensemble de ceux qui ont été fidèles au Dieu des douze tribus d’Israël et tous ceux qui ont bénéficié du salut apporté par Jésus Christ à la suite des douze apôtres. C’est une multitude d’hommes de divers peuples ; langues et nations. Il y avait certainement des burkinabè parmi ces gens-là ; et peut-être même des Bissa et des Yaadse.
Cette foule est en vêtements blancs. Et elle contemple la face de Dieu qui siège sur son Trône avec l’Agneau. Que c’est beau ! Saint Jean lui-même ne semble pas connaître ces personnes vêtues de blanc. Alors l’Ange du Seigneur lui dit : « Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l’Agneau ».
Nous avons tous levés nos doigts tout à l’heure pour dire que nous voulons être saint. Et si nous faisions nôtre cette phrase de l’Ange en la tournant ainsi : « Nous devons subir la grande épreuve ». La grande épreuve de la tentation dans ce monde où le gain personnel l’emporte sur la recherche du bien commun et sur le bien des autres. Alors que la sainteté c’est le service de la charité et la recherche du bien de l’autre. Nous devons subir l’épreuve de la fuite de nos responsabilités et la peur de révéler notre identité de chrétiens ; sinon, comme nous le disait saint Paul le dimanche surpassé : si nous rejetons le Christ, lui aussi nous rejètera. Plaise au Seigneur qu’il n’en soit pas ainsi pour nous ! Nous devons subir l’épreuve de nos comportements et actions contraires à la Parole que nous annonçons ; nous devons subir l’épreuve de l’annonce de la vérité et de la justice dans ce monde qui ne sait plus distinguer franchement le bien du mal. Nous devons subir les épreuves quotidiennes de nos fautes qui éloignent de nous la clarté du Christ : jalousie, mesquinérie, moquerie, vantardise, infidélité, pots de vin de tous ordres…
Quand je dis subir ces épreuves, il ne s’agit pas de ce que les autres nous font ou nous ont fait. C’est ce que nous faisons aux autres. Parce que la sainteté ne consiste pas seulement à subir ce que l’on nous inflige mais surtout à ne pas charger les autres d’énormes épreuves.
Peut-être qu’en lavant nos vêtements entachés de tout cela dans le sang de l’Agneau, le sang de l’Agneau qui est notre effort quotidien de martyre et de fidélité à Dieu, nous aussi, pourrons un jour atteindre un état de pureté telle, qu’elle sera comparable à la pureté du Christ dont nous parle la seconde lecture de ce jour. Ainsi, pourrons-nous nous tenir devant le Trône de gloire pour contempler les merveilles de la face de Dieu avec tous ces saints, nos grands frères et devanciers dans l’éternité. C’est seulement là que nous aurons le bonheur dont le Christ fait écho dans l’évangile :
Parce que le Royaume des cieux est à eux, tous les pauvres de cœurs sont heureux. Parce qu’ils auront la terre promise, les doux sont heureux. Parce qu’ils seront consolés, tous ceux qui pleurent leurs péchés sont heureux. Parce qu’ils seront rassasiés, ceux qui ont faim et soif de la justice sont heureux. Parce qu’ils obtiendront miséricorde, tous les miséricordieux sont heureux. Parce qu’ils verront Dieu, ceux qui ont le cœur pur sont heureux. Parce qu’ils seront appelés fils de Dieu, tous les artisans de paix sont heureux. Parce que le Royaume des cieux est à eux, tous ceux qui sont persécutés pour la justice et la vérité sont heureux. Parce que leur récompense est grande dans les cieux, tous ceux qui sont haïs et rejetés pour avoir affiché leur identité de chrétiens, ou haïs et rejetés à cause de leur bonne conduite dans le monde, sont heureux.
Le Christ est mort et ressuscité pour que nous soyons saints comme notre Père céleste est saint ( ). Alors mes amis, pourquoi nous, nous ne serons pas des pauvres de cœur ? C’est-à-dire des gens qui sont humbles et compatissants. Pourquoi nous ne serons pas des doux ? C’est-à-dire des annonciateurs de la joie du Christ, tendres et ouverts à tous. Pourquoi nous ne serons pas des personnes qui pleurent leurs péchés jour et nuit ? Pourquoi nous ne serons pas des personnes qui ont faim et soif de la justice ? Pourquoi nous ne serons pas des miséricordieux ? C’est-à-dire des gens qui pardonnent et qui tolèrent toujours ? Pourquoi nous ne serons pas des gens qui ont le cœur pur ? C’est-à-dire des personnes qui ne pensent et ne disent que le bien des autres. Pourquoi nous ne serons pas des artisans de paix ? C’est-à-dire des gens qui sont bienveillants partout et recherchent toujours le meilleur pour l’homme. Pourquoi nous ne serons pas des martyrs de la vérité et de la justice ? Bref, pourquoi nous, nous ne serons pas des chrétiens libres et fiers de nous révéler tels au monde ?
En tout cas, moi, j’ai cette conviction que la voie de la sainteté se trouve là. Tous, nous pouvons l’emprunter. Et pour faciliter notre marche, nous devons nous mettre à l’école des saints, eux qui nous ont devancé et ont bénéficié déjà de la grâce de l’éternité bienheureuse.
Il ne suffit donc pas d’écouter simplement cette homélie. Il faut vivre plutôt ce qu’elle suggère car comme le dit l’un des saints que nous fêtons ce jour, le Grand Saint François d’Assise : « L’homme ne vaut que ce qu’il vaut aux yeux de Dieux ». Les yeux de Dieu sont sur nous chaque jour et en tout temps pour nous inviter à la sainteté. Puissions-nous tous valoir ce que nous devons valoir aux yeux de Dieu.
Bonne fête de la Toussaint à tous !
Refrain : Saints et saintes de Dieu dont la vie et la mort ont crié Jésus Christ sur les routes du monde, saints et saintes de Dieu, priez pour nous !
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