Commentaire du samedi 07/06/08 soir
Rm4, 17-24
Chers frères bien-aimés, bonsoir !
Vous le savez autant que moi, le cœur de la théologie paulinienne dans l’épître aux Romains est « la justification par la foi ». Ce n’est pas Paul qui a fondé l’Eglise de Rome. Il la connaît certainement par ouï dire. Mais il se décide de lui écrire cette lettre, avant de s’y rendre plus tard lui-même, pour répondre à une question fondamentale qui oppose les convertis du judaïsme et les convertis du paganisme.
En effet, les judaïsants brandissent la loi et son observance comme unique chemin de salut. Et de la sorte, ceux-ci pensaient que leurs propres efforts étaient le gage de leur salut. Ce qui les mettait bien entendu au-dessus des gentils convertis au christianisme qui ne connaissaient pas la loi de Moïse.
Dans ce bref passage que nous venons d’écouter, Paul démontre que la préséance dans le christianisme est bien la foi. Avant Abraham, il n’y avait pas la loi que brandissent les juifs et c’est même après celui-ci qu’elle se fait claire avec Moïse. Pourtant Abraham a été trouvé juste. Conséquence, le fait d’être trouvé juste est lié non pas à la loi pour elle-même mais à la foi qui peut être soutenue par la loi.
Bien qu’étant mort physiologiquement, Abraham et son épouse ont été trouvé justes parce que tout simplement ils ont cru à l’impossible et l’impossible est devenu, pour eux, réalité. C’est évidemment cela le fruit de la foi d’Abraham. Abraham, lui, entendait et discernait la voix de Dieu dans le clair-obscur de son cœur et de sa pensée. Et sa foi intrépide lui a valu d’être justifié. Qu’en dira-t-on de ceux qui ont vu le Christ ? Pour Paul, ceux-ci sont dans le plein bonheur. Et cela se justifie par la vie même de l’apôtre. Paul en effet a été le prototype de ceux qui connaissent et observent la loi avec rigueur – c’est pourquoi il massacrait les chrétiens – Mais quand il a rencontré le Christ sur le chemin de Damas et qu’il a été sauvé par la suite, il a fait une forte expérience du mystère du salut. Paul a compris en dernier ressort, et ce, malgré lui, que ce n’est pas la loi et la défense de la loi qui sauvent après l’avènement du Christ. C’est seule la foi qui donne le salut et la foi elle-même est un don gratuit par-dessus le marché. Nous aussi, aujourd’hui encore, pensons quelquefois trouver notre salut dans la pensée et l’érudition théologiques ou encore dans la pure observance des lois ecclésiastiques.
Sans détruire la loi – car Paul lui-même ne la rejette pas ; bien au contraire – il ne faut pas non plus la rendre exclusive pour le salut. Des deux – la loi et la foi – la foi est salutaire. Mais elle ne peut l’être convenablement que dans la mesure où elle est soutenue par la loi et les bonnes œuvres de l’homme.
Puisse le Seigneur nous donner une foi inébranlable nourrie par l’obéissance à la loi et par nos bonnes actions. Amen !