Obéissance - 7 -

RETRAITE SACERDOTALE 2013

 

Lieu : Saint Jean Baptiste de Wayalgê, Ouagadougou,

Date : Du 22 au 29 Août 2013

Thème : L’OBÉISSANCE                         

Prédicateur : P. Mathieu ZONGO, Fdp

 

 

Sixième jour :

L’OBÉISSANCE DANS NOTRE MINISTÈRE ET NOTRE VIE

  « Je vous exhorte mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour vous l’adoration véritable. Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaitre quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait ». (Rm 112, 1-2)

 

Matin du sixième jour (mercredi)

 

A près avoir vu le sens et la portée de notre obéissance sacerdotale, voyons maintenant les différentes formes que cette obéissance peut prendre et comment elles se traduisent de façon concrète dans notre ministère et notre vie de prêtres. Selon le directoire pour le ministère et la vie des prêtres, il est requis de chacun de nous les formes d’obéissance que voici :

 

L’obéissance hiérarchique :

Elle exprime pour le prêtre la volonté de Dieu, qui lui est manifestée à travers ses supérieurs légitimes. PDV 28 parle d’obéissance « apostolique » en ce sens qu’elle reconnaît, aime et sert L’Eglise dans sa structure hiérarchique.

Le CIC, Can 273 stipule que «  les clercs sont tenus par une obligation spéciale à témoigner respect et obéissance au Pontife Suprême et chacun à son ordinaire propre ». Et il n’y a pas de ministère sacerdotal en dehors de cette communion avec le Souverain Pontife et le collège épiscopal et notre ordinaire. Être ministre de l’Église veut aussi dire accepter les lois, les dispositions et les normes qui régissent sa structuration hiérarchique, y compris la soumission au Pape et  la subordination aux divers niveaux de la hiérarchisation. La vie ecclésiale est structurée et organisée. Elle comporte des exigences qu’il faut accepter avec liberté et responsabilité. Si cela est requis pour tous les baptisés, que dire alors pour nous les clercs ? Qu’est-ce-que cela veut dire sinon vivre ce que nous venons de dire avec plus de radicalité et de conviction ?

Dans l’exercice de notre ministère, nous avons obligation d’adhérer au magistère en matière de foi et de morale. « Le dissentiment dans ce domaine doit être jugé comme grave, puisqu’il produit le scandale et désoriente les fidèles » (n°62). Si, dans le domaine particulier de la foi, nous ne courrons pas trop le risque de la désobéissance hiérarchique, il est difficile d’en dire de même dans le domaine de la morale. Dans ce domaine, du point de l’orthodoxie, il n’y a peut être pas de graves problèmes pour la plupart d’entre nous. Mais qu’en est-il de l’orthopraxie ? L’adhésion au magistère en matière de foi et de morale ne doit pas être seulement théorique mais aussi pratique.

L’obéissance hiérarchique signifie autre chose également. «  En tant que ministre du Christ et de son Église, le prêtre assume généreusement l’engagement d’observer fidèlement toutes et chacune des normes, en évitant toutes les formes d’adhésion partielle suivant les critères subjectifs qui divisent et qui atteignent aussi des fidèles laïcs et l’opinion publique, causant de graves dommages pastoraux ». L’obéissance hiérarchique favorise en outre l’unité et la charité mutuelle au service desquelles se trouve  l’autorité ecclésiale.

Quels sont mes rapports avec mes supérieurs hiérarchiques ? Conflictuels ? Coopératifs ? Sur ce point de notre obéissance sacerdotale, on entend parfois parler de situations de rapports difficiles entre les prêtres et leur évêque, entre curé et vicaire etc. allant même jusqu’à la désobéissance publique, notoire…

 

 

 

 

L’obéissance de l’autorité ou autorité exercée avec charité (obéissance  à caractère pastoral) PDV 28

  Par son obéissance, « le prêtre accueille aussi la grâce du discernement et du sens de la responsabilité dans les décisions ecclésiales » (PDV 28).

Dans l’Église, ceux qui sont constitués autorité ont pour fonction essentielle de veiller à ce que l’observance de l’obéissance soit réelle et qu’elle serve à garantir la communion ecclésiale. L’amour de Dieu et du prochain reste là aussi la règle d’or. Au titre qui est le leur, ceux-ci qui ont autorité doivent nécessairement offrir un exemple constant (n°63) en ce domaine.

En outre, les ordinaires, les Supérieurs religieux etc. doivent se convaincre que leur propre obéissance à Dieu et à sa volonté renforce leur autorité et rend plus sûr, son exercice. On peut en cela parler d’une certaine autorité de l’Obéissance. Il est vrai que nul n’obéit à soi-même et c’est justement pour cela que celui qui a autorité doit commander non pas sa propre volonté mais celle de Dieu, de manière à ne pas donner l’impression d’obéir à lui-même.

Exercer l’autorité avec charité signifie être capable de faire passer celui qui obéit de la simple soumission à un ordre à l’adhésion à ce qu’on prescrit dans l’ordre et plus encore, à l’adhésion à la personne même de celui qui prescrit l’ordre.

Une autorité vraie doit être capable de susciter ou de demander cette adhésion. La charité est un moyen efficace d’y arriver. Exercer l’autorité avec charité crée liberté et spontanéité dans l’adhésion.  Exercer l’autorité en obéissant en premier rend crédible devant ceux dont on est responsable. Quelque soit le niveau ou le type d’autorité, « en raison de l’office assumé, il ( l’autorité) doit obéissance à la loi de Dieu, duquel il tient son autorité et auquel il devra rendre compte en conscience, à la loi de l’Église et au pontife Romain, au droit propre… » (SAO 14).

De Jésus, nous avons appris que l’autorité est service (cf. 13, 1-17). Elle est ‘Service’ au service de la recherche et de l’obéissance à la volonté de Dieu. « La personne appelée à exercer l’autorité doit savoir qu’elle ne pourra le faire que si auparavant elle entreprend le pèlerinage qui conduit à rechercher avec intensité et droiture la volonté de Dieu ». «  Que rien ne se fasse sans ton avis, et toi non plus, ne fais rien sans Dieu » saint Ignace d’Antioche, lettre à Polycarpe 4,1). L’autorité doit agir en sorte que les frères et les sœurs puissent percevoir que, quand elle commande, elle le fait uniquement pour obéir à Dieu.

La sincérité et la vérité sont donc des conditions indispensables à l’exercice du service de l’autorité. Bien souvent, il arrive que l’on confonde sincérité et vérité bien qu’elles ne recouvrent pas les mêmes réalités. Ce que nous décidons ou disons en toute sincérité peut ne pas forcement être la vérité. Tout comme, nous pouvons connaitre la vérité et ne pas être sincère à la dire. Dans tous les cas, le service de l’autorité exige une grande cohérence de la part de ceux qui guident les autres. Lorsque patience et prudence manquent dans le jugement et le discernement, l’autorité coure le risque de commander ce qui n’est pas conforme à la volonté divine et parfois malheureusement, à la raison humaine. Par ailleurs, l’autorité pour être efficace et pertinente doit s’exercer « dans son domaine de compétence ».

 

Est-ce que pour moi, l’autorité qui m’a été donnée est vécue comme un service ? Ou bien je cherche à travers elle à réaliser mes propres intérêts et à dominer les autres ?

 

Le respect des normes liturgiques

Le n°64 du directoire du ministère et de la vie des prêtres souligne que « parmi les divers aspects actuels du problème de l’obéissance, celui du respect convaincu des normes liturgiques mérite d’être mis en évidence. La liturgie est l’exercice du sacerdoce de Jésus-Christ, « le sommet vers lequel tend l’action de l’Église, et en même temps la source d’où découle toute sa vertu ». Elle est donc un domaine où le prêtre doit avoir particulièrement conscience d’être le ministre pour obéir fidèlement à l’Église. « Le gouvernement de la liturgie dépend uniquement de l’autorité de l’Église : il appartient au Siège apostolique et, dans les règles du droit, à l’évêque ». C’est pourquoi le prêtre n’ajoutera, n’enlèvera, ne changera rien de sa propre initiative en ce domaine » (cf. Sacrosanctum concilium, 22). Il est vrai qu’il y a les exigences du terrain… chaque sacristie à sa liturgie… lorsque c’est le curé on fait ceci. Quand, c’est le vicaire on fait cela, …

Nous devons appliquer cette norme dans la célébration des sacrements puisque nous y agissons au nom du Christ et de l’Église et non en notre nom personnel. Un adage dit : « si tu ne respectes pas toi-même ton propre fétiche, personne d’autre ne le respectera pour toi ».

 

Comment célébrons-nous les sacrements de l’Église ? Comme des patrons ? Ou des serviteurs ? Ne faisons-nous pas intervenir très souvent nos goûts personnels ? Et les particularismes rituels non approuvés ?

 

Après midi du sixième jour (mercredi)

L’obéissance en vue de l’unité et la communion dans la pastorale

 

L’obéissance sacerdotale a une exigence communautaire. «  Ce n’est pas l’obéissance d’un individu isolé en rapport avec l’autorité, mais au contraire cette obéissance est profondément intégrée dans l’unité du presbyterium qui, comme tel, est appelé à vivre en collaboration cordiale avec l’évêque et, par lui avec le successeur de Pierre ». ( pdv 28)

C’est pourquoi, « Dans l’exercice de leur ministère, il est nécessaire que les prêtres participent de manière responsable à la définition des plans pastoraux que l’Évêque détermine avec la collaboration du Conseil Presbytéral et aussi qu’ils harmonisent avec eux les réalisations pratiques de leur communauté » (Dmvp 65). Selon le directoire, l’obéissance sacerdotale dans la pastorale fait grandir la sage créativité et l’esprit d’initiative. Notre domaine pastoral n’est pas un champ d’intervention privé. Il faut en la matière absolument éviter les interventions et les initiatives solitaires.

  L’exigence ou la dimension « communautaire » de l’obéissance sacerdotale nous impose le devoir de nous habituer à ne pas trop et toujours nous attacher à nos propres préférences ou points de vue. Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas en avoir. Cela veut plutôt dire que nous devons reconnaitre que les autres ont, comme nous, des préférences et des points de vue.  Nous ne nous inscrivons pas dans une logique de la négationniste de nous-mêmes mais dans la problématique de l’altérité. Il faut faire de la place aux autres ; laisser ou créer de l’espace aux confrères afin qu’ils expriment leurs talents et leur capacité.

Dans le sens d’une obéissance solidaire, les jalousies, les envies et les rivalités sont à proscrire dans milieu comme le notre. Nous ne sommes pas des agents pastoraux en concurrence les uns avec les autres. L’obéissance sacerdotale est absolument incompatible avec ses choses. Sur ce point, mes frères, ne rentrons jamais dans le jeu de nos fidèles qui n’hésitent pas à préférer tel prêtre à tel autre, pour tel ou tel lien ou raison.

L’exhortation de Paul aux Corinthiens est-elle encore pertinente pour nous ? «  Je vous exhorte, frères au nom de notre Seigneur Jésus Christ : soyez tous d’accord, et qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous : soyez bien unis dans un même esprit et dans une même pensée. En effet, mes frères…m’ont appris qu’il y a des discordes parmi vous ». (1Co1, 10-12).

 

Quel est notre esprit d’équipe ? Je partage en équipe mon expérience pastorale ? Et si le fait, c’est en vue de ma propre gloriole ? Est-ce que j’apporte ma contribution dans les orientations et les prises de décisions ? Ai-je le souci de la recherche de l’harmonie dans l’agir pastoral ?

 

5- l’obéissance sacerdotale au service de la fraternité sacerdotale

Présentation du contexte

Le rapport autorité-obéissance se place dans le contexte plus vaste du mystère de l’Église et constitue une réalisation particulière de sa fonction médiatrice (SAO 9). Dans notre ministère et notre vie de prêtres, nous devons toujours chercher avec toute la sincérité possible et en toute vérité, la volonté du Père. Cela nous le savons tous. Nous sommes d’accord sur la finalité de l’obéissance qui est d’accomplir la volonté de Dieu à travers les médiations humaines. La perspective que je souhaite que nous adoptions à ce point de notre retraite ne doit plus être seulement théorique ou doctrinale. Ces aspects ont déjà été évoqués dans les causeries antérieures.

Si nous sommes tous d’accord de faire la volonté de Dieu, dans la pratique cela ne va pas sans poser de problème. En effet, cette recherche de la volonté de Dieu se fait toujours avec les autres, même pour ceux qui ont la chargent de guider les autres dans cette découverte de la volonté et qui veillent à son accomplissement. Cela veut dire que notre obéissance sacerdotale comporte plusieurs dimensions : l’obéissance filiale vis-à vis de Dieu, l’obéissance hiérarchique due au supérieur, l’obéissance fraternelle à chacun de nos frères dans le sacerdoce. A cet effet, Saint Benoit invite dans sa règle le moine à obéir non seulement au supérieur, mais à chacun de ses frères (cf. la liberté de l’obéissance, 66).

 

Nous avons dit que dans le contexte de l’alliance entre Dieu et l’humanité, l’obéissance que le peuple doit à Dieu ne définie pas seulement une identité ou une condition du peuple par rapport à Dieu. L’obéissance définie une fonction du peuple : Dieu parle et le Peuple écoute c'est-à-dire qu’il obéit à son Dieu. C’est pourquoi cette  obéissance commune à la volonté de Dieu devient un processus constitutionnel qui fait du peuple une famille, une communauté, une unité.

Il est donc important de méditer sur le service de l’autorité et de l’obéissance dans le cadre de notre fraternité sacerdotale.

Dans la mesure où l’autorité est justement au service de l’obéissance à la volonté de Dieu cela permet de dégager quelques traits du service de l’autorité dans l’Église à même d’aider chacun de nous à une pratique authentique de l’obéissance. Le Pape Benoît XVI a dévoilé au début de son ministère pétrinien son programme de gouvernement. En tant que prêtres, appartenant donc à la hiérarchie de l’Église,  nous devons absolument nous en inspirer soit pour susciter l’obéissance chez les autres, soit pour obéir nous-mêmes et exercer le service de l’autorité. Le Pape disait : «  mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Église, de me mettre à l’écoute de la Parole et de la volonté du Seigneur, et de me laisser guider par lui, de manière que ce soit lui-même qui guide l’Église en cette heure de notre histoire ».

Nous avons évoqué le lien entre crise d’obéissance et crise d’autorité. Il faut reconnaitre qu’il n’est pas toujours facile de guider les autres. Si crise il y a, dans le rapport autorité-obéissance, il faut en chercher les raisons profondes dans le contexte de leur exercice certes mais aussi dans la complexité des types de rapports et des formes de relations que nous entretenons les uns avec les autres. A cet effet, nous avons partagé hier nos réflexions sur les conditions et les capacités personnelles d’obéissance.

  Dans la société en général comme dans l’Église en particulier, nous pouvons aisément constater que la façon de percevoir et de vivre l’autorité et l’obéissance a changé. D’une part, on ne peut plus gouverner uniquement « par le haut » comme auparavant et d’autre part,  « par la bas », l’on prend de plus en plus conscience du pouvoir des groupes de pression ou des mouvements sociaux.

Facteurs favorisant l’obéissance

Une lecture transversale des documents de l’Église sur le sujet de l’autorité et de l’obéissance montre les points de convergences suivants qui aident à mettre l’obéissance et l’autorité au service de la fraternité sacerdotale et du ministère sacerdotal :

 

La prise de conscience de la valeur de chaque personne, avec sa vocation et ses dons intellectuels, affectifs et spirituels, avec sa liberté et sa capacité relationnelle ; ici il faut dire que la manière dont la personne est perçue et se perçoit elle-même influence notablement la manière de vivre l’obéissance et exercer l’autorité.

La spiritualité de communion, avec la mise en valeur des instruments qui aident à la vivre ; ici, c’est la conception du vivre ensemble qui est déterminante. Société ? communauté ? tout cela détermine la nature des rapports et influence la qualité des relations interpersonnelles.

La façon différente et moins individualiste de concevoir la mission, dans le partage avec tous les membres du peuple, avec des formes qui s’ensuivent de collaboration concrète. Ici, c’est la finalité ou le but du vivre ensemble qui influence la conception de l’autorité et du service.

La prise en compte de ces changements et leur mise en œuvre conduisent dans certaines situations à des conflits entre la réalisation de soi et les projets pastoraux ; bien être personnel et zèle apostolique et sollicitude pastorale.          

Dans certains milieux par contre, on tend vers le collectivisme et l’excessive uniformité avec le risque de faire obstacle à la croissance et à la responsabilité de chacun.

En somme, la culture contemporaine connait un sens de l’autonomie personnelle qui est parfois excessif ou tout simplement conflictuel. Dans ce contexte, les uns sont mis ou se sentent en compétition avec les autres, plutôt qu’en coopération. Le subjectivisme et le relativisme peuvent aussi rendre difficile le service de l’autorité au service de l’obéissance. Et « Lorsque la liberté tend à se transformer en arbitraire et l’autonomie de la personne en indépendance par rapport au créateur et à la relation avec autrui,  nous nous trouvons confrontés à des formes d’idolâtries qui ne donnent pas davantage  de liberté mais rendent esclaves » (SAO 2). En plus, il faut tenir compte que, d’un point de vue sociologique, la désobéissance peut être une stratégie de lutte et défense, de conquête de sa propre identité qu’une simple contestation de l’autorité.

  Il n’est donc pas facile de tenir l’équilibre entre la personne et l’institution, autorité et obéissance. Dans tous les cas,  le service de l’autorité et la pratique de l’obéissance sacerdotale ont pour finalité l’unité, la communion et la fraternité au sein du presbyterium.

Pour cela, rappelons-nous que, dans l’esprit de l’Évangile, le conflit d’idées ne devient jamais conflit de personnes ; que le pluralité des perspectives favorise l’approfondissement des questions ; il faut favoriser la communication et faire émerger la contribution positive de chacun ; il faut se libérer de l’égocentrisme et de l’ethnocentrisme etc.

En somme l’obéissance nous rend capables d’affronter les diversités dans un esprit de communion.

Sacrosanctum concilium, 22

Ibid, 10

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