POUR NOUS LES PRÊTRES DIOCÉSAINS - 7


7. Ministre de la Parole. Il appartient au prêtre comme éducateur de la foi du Peuple de Dieu, participant à la mission prophétique du Christ, et coopérateur de l'Evêque, d'annoncer la Parole de salut et de rassembler, avec sa force surnaturelle, la communauté des croyants ( cf. Rm 10,17) (47). Le devoir du prédicateur de l'Evangile est de transmettre la Parole de Dieu, dont il est l'humble serviteur et non une sagesse humaine (cf 1 Cor 2,1ss) (48). Ce ministère de la Parole se réalise sous des formes diverses, parmi lesquelles on peut retenir: la première annonce de l'Evangile aux non chrétiens, la prédication adressée aux fidèles, la catéchèse donnée aux catéchumènes et aux baptisés, l'évangélisation du monde scolaire et de la culture, le dialogue individuel.

· Evangélisateur infatigable: en priorité, le prêtre a le devoir d'annoncer l'Evangile à ceux qui, sur le territoire qui lui est confié, ne sont pas encore baptisés. Cette première annonce relève de la responsabilité fondamentale que l'Eglise a reçue du Seigneur lui-même à travers les Apôtres: "Allez dans le monde entier prêcher l'Evangile à toutes les créatures" (Mc 16,15; cf. Mt 28,19). Tout prêtre, en vertu de sa fonction prophétique, participant à la responsabilité missionnaire de son Evêque, dans une étroite collaboration avec lui, a le devoir imprescriptible d'annoncer aux hommes "le Dieu vivant et celui qu'il a envoyé pour le salut de tous, Jésus-Christ" (cf. 1 Tess 1, 9-10; 1 Cor 1, 18-21). C'est seulement ainsi que les non chrétiens, "dont l'Esprit Saint ouvre le cœur  (cf. At 16,14), se convertiront librement en croyant au Seigneur" (49). Comme Pierre et Jean, chaque prêtre manifeste ainsi sa volonté d'être un messager infatigable de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ: "Nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu" (Ac 4,20). Il comprend comme adressée à lui-même la parole du Seigneur à Paul: "N'aie pas peur, continue à parler sans jamais te taire, car je suis avec toi" (Ac 18, 9-10).

Dans l'organisation des activités apostoliques du diocèse ou de la paroisse, on donnera une place de choix au travail spécifique de l'annonce de l'Evangile aux non-chrétiens; les prêtres et les diacres y seront engagés, au premier rang et personnellement, avec la collaboration étroite des catéchistes et de toute la communauté des fidèles.

· Au service de la prédication: c'est le devoir du curé, avec ses collaborateurs, de programmer la prédication, en s'assurant qu'elle est proposée avec régularité et avec une fréquence suffisante, à tous les fidèles, même aux groupes qui n'ont pas la possibilité de participer à l'Eucharistie chaque dimanche.

Outre un sens élevé de la responsabilité pastorale, la prédication implique des devoirs concrets pour les prêtres: elle ne doit pas être improvisée, mais préparée par un travail sérieux de réfléxion intériorisée dans la prière; le contenu doit communiquer les richesses permanentes de l'Ecriture, de la Tradition, de la Liturgie, du Magistère et de la vie de l'Eglise (50); il est indispensable qu'il y ait cohérence entre la prédication et la conduite du prêtre, de telle manière que la parole soit corroborée par le témoignage de la vie (cf. Mt 5, 16); la prédication doit exposer les critères toujours valables pour la vie chrétienne individuelle et communautaire (51).

Dans la prédication, l'homélie a une place éminente; elle fait partie de la Liturgie; elle est réservée au prêtre et au diacre. L'homélie, qui a une place privilégiée, doit exposer les mystères de la foi et les normes de la vie chrétienne, en partant des textes sacrés et en suivant le cours de l'année liturgique (52). Elle doit être reliée à la catéchèse; elle applique aux formes concrètes de la vie, dans le contexte culturel, les mystères proclamés.

Dans les zones de mission où le clergé est trop peu nombreux, on mettra en oeuvre la possibilité de confier la prédication à certains laîcs, conformémement aux normes du Droit Canonique (53). Les prêtres choisiront, parmi leurs fidèles, les plus capables, et ils les prépareront à ce ministère délicat. Si ces derniers sont officiellement mandatés par l'Evêque, les prêtres sauront les inclure dans le programme des prédications paroissiales et ils les assisteront fraternellement.

· Engagé dans la catéchèse: la catéchèse, comprise comme enseignement systématique de la doctrine de la foi, et comme initiation graduelle à la vie chrétienne, est un devoir grave de la communauté ecclésiale, qui incombe particulièrement aux pasteurs d'âme (54). Ainsi, en vertu de leur charge, les curés sont tenus de s'assurer que la catéchèse est réalisée de manière ordonnée et avec régularité, en faveur de toutes les catégories de fidèles et qu'elle atteint tous les groupes d'âges (55). Dans les missions, la catéchèse est un service de première nécessité: elle a pour but d'accompagner la croissance religieuse des baptisés vers la maturité de la vie chrétienne; dans le contexte d'une Eglise jeune, elle demande une inculturation adaptée; on tiendra compte des obstacles et des pressions contraires venant d'une ambiance non évangélisée, et parfois dues à l'influence du matérialisme moderne. Dans ce domaine, la coopération de tous les chrétiens est indispensable, particulièrement celle de plusieurs catégories de fidèles.

Les parents: ils ont, avant tout autre, l'obligation de former chrétiennement leurs enfants par la parole et par l'exemple (56). Les prêtres prépareront à cette mission ceux qu'ils reçoivent en vue du mariage; par des instructions appropriées et par un soutien pratique, ils aideront les parents à honorer cette importante responsabilité.

Personne ne peut ignorer l'importance du rôle des enseignants pour faire grandir la foi dans les nouvelles générations (57). L'enseignement de la religion dans les écoles est pour beaucoup de jeunes le premier contact sérieux avec l'Evangile. Les prêtres prendront à cœur  la pastorale des écoles catholiques et de celles de l'Etat: elles sont un lieu privilégié de première évangélisation, et un milieu propice à la formation religieuse des jeunes déjà baptisés; il s'agit d'incarner le message évangélique dans les valeurs de la culture transmise par l'école. Les modalités de leurs interventions varieront selon la nature des institutions scolaires, la formation chrétienne des enseignants ou les lois de l'Etat. On doit ainsi prendre en charge avec conviction le secteur scolaire, dans la pastorale, aussi bien au plan diocésain qu'au plan paroissial (58).

Les catéchistes ont, dans les Eglises de mission, la charge d'enseigner la doctrine de la foi et d'organiser, en collaboration avec les prêtres, les activités liturgiques et les oeuvres de charité (59). Dans certains cas, on leur confie le soin spirituel d'une petite communauté où le prêtre ne peut se rendre que rarement. Avec le développement de l'Eglise, la figure du catéchiste bon à tout faire tend à faire place à une fonction spécifique: il est seulement chargé de la catéchèse dans le cadre de la paroisse. Les prêtres s'entendront à ce sujet avec les catéchistes; ils doivent savoir valoriser leur service, leur assurer une juste rétribution et, en utilisant les centres qui conviennent, prendre soin de leur formation spirituelle et intellectuelle, en conformité avec les normes diocésaines (60).

L'instruction et l'accompagnement des catéchumènes sont parmi les tâches les plus importantes des catéchistes. L'expérience montre que l'on doit à la générosité des catéchistes dans ce service le développement de la première évangélisation, en particulier dans les régions où les non chrétiens sont nombreux. Dans ce contexte, il faut souligner le rôle du catéchuménat dans les missions: à travers l'instruction et l'entraînement à la vie chrétienne, il initie les catéchumènes au mystère du salut et leur apprend à vivre la foi, la charité et l'apostolat. Il revient aux Conférences épiscopales d'établir des statuts en vue de l'organisation du catéchuménat, sur la base de l' Ordo Initiationis Christianae, ainsi seront précisés les devoirs et les prérogatives des catéchumènes, ainsi que les programmes à suivre (61). Il est demandé aux prêtres de poursuivre généreusement leur effort pour valoriser le catéchuménat; ils seront convaincus qu'il constitue un moyen privilégié pour la croissance de la communauté, par l'accueil de nouveaux membres, et pour la progression de celle-ci, vers sa maturité ecclésiale.

Pour favoriser l'instruction catéchétique et, en général, l'annonce de la Parole, il importe que les prêtres soient formés a l'utilisation des moyens de communication sociale. Il ne s'agit pas seulement d'une ouverture d'esprit, mais aussi d'une aptitude à susciter et organiser la collaboration des laïcs, en prenant appui sur des institutions spécifiques bien adaptées (62).

Le dialogue interpersonnel: toutes les formes de la communication de la foi doivent prendre appui sur la transmission qui s'effectue efficacement de personne à personne. Le Seigneur lui-même l'a pratiquée, comme l'attestent les entretiens avec Nicodème (cf. Jn 3, 1ss), la Samaritaine (cf. Jn 4, 1ss), Simon le pharisien (cf. Lc 7,1ss) et avec d'autres. Il faut encourager le contact personnel de celui qui transmet la foi et de celui qui la reçoit. Les prêtres, en particulier, sauront valoriser le sacrement de la Pénitence et la direction spirituelle comme moyens de formation personnalisée; à travers ces contacts et ces dialogues fraternels, ils pourront donner les réponses les mieux adaptées aux problèmes toujours différents d'une personne à l'autre (63).

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